Weiss, entreprise suisse spécialisée dans les outils de mastering CD, a ouvert une ligne grand public au début des années 2000. Daniel Weiss, ingénieur, transfuge de Studer/Revox, a fondé Weiss Engineering Ltd. en 1984. Weiss DAC501 : un lecteur réseau UPnP/DLNA, DAC 32 Bits/384 kHz et DSD128, cinq entrées numériques (S/PDIF RCA et Toslink, AES/EBU, USB-A et USB-B), prise réseau Ethernet, sorties doubles symétriques XLR et asymétriques RCA, ampli casque sur jack 6.35 avec un niveau de sortiemaxi de 6,8 V à 0 dB. De froides données ? C’est compter sans le génie de cette machine hérité des savoirs recueillis auprès des professionnels du mastering qui « fabriquent » les disques que nous écoutons tous les jours. Ainsi, si la lecture réseau est d’un maniement simple, quasi biblique, la partie DAC (un dual DAC 32 Bits pour chaque canal) peut se voir comme la plus sophistiquée et la plus ouverte qui soit par la quantité de paramètres sonores adressables. Citons le Room Equalizer et le Creative Equalizer pour corriger la pièce d’écoute, le Constant Volume afin de lisser le niveau sonore, le De-Essing ou suppression automatique des sibilances des voix humaines, un dispositif très professionnel, Loudness Control et Vinyl Emulation, qui agissent comme leur nom l’indique, et pour les auditeurs au casque, les filtres Headphone Equalizer et Crossfeed, correction tonale et élargissement de la scène sonore. Le tout paramétrable…L’écoute
Première impression, un côté très riche, en même temps très droit, avec beaucoup de matière et une quantité phénoménale d’informations d’ambiance ; l’image qui vient à l’esprit de la cabine de mastering est facile, mais c’est franchement celle qui correspond le mieux à la manière dont se construit le son grâce à des plans sonores particulièrement réalistes. On ouvrirait la porte de l’auditorium que l’on ne serait pas surpris de trouver derrière les musiciens en pleine séance. Ce caractère très live apparaît décontingenté des lourdeurs inhérentes à la reproduction dans le « triangle d’or » de la stéréo (triangle passant par les deux enceintes et l’auditeur). En plongeant dans les menus, on pousse encore le réalisme à un degré saisissant, en corrigeant une résonance de salle, en gommant ou en soulignant tel groupe de fréquences. Plus étourdissant encore, le filtre Crosstalk Cancelling qui permet avec une précision diabolique d’ajuster le fameux triangle en écartant ou resserrant virtuellement les enceintes en direct. Ce dispositif utilisé à bon escient est une réponse efficace, intelligente et probante à un problème de salle et de mauvaise spatialisation. Précisons encore que les filtres ne jouent pas sur l’enveloppe globale du message musical (non destructifs) et que, pour les amateurs d’écoute au casque, le potentiel est quasi infini. Une révélation.