Traduit de l’allemandPar endroits, le Playback Designs MPS-6, alias le lecteur Edelweiss, a même semé la confusion au sein de la rédaction. D’abord parce que je cherchais désespérément un câble Ethernet pour le connecter au réseau. Plus tard, encore une fois, à cause de mon souhait d’avoir une boîte dans la mise en page sur le thème de l’application. Enfin, le MPS-6 était prévu pour être testé en tant que lecteur CD/SACD et les connaisseurs parmi les rédacteurs avaient du mal à croire que cette marque exotique avait un deuxième lecteur réseau dans sa gamme, en plus du streamer dédié MPS-X.Cela s’explique par la construction modulaire de ces joyaux venus des Etats-Unis, qui, comme les anciennes fusées lunaires de la NASA, renferment une bonne dose de savoir-faire allemand. Celui qui investit environ 3500 euros pour le module Stream-X2 élève ainsi son MPS-6 de près de 20 000 euros à un niveau où il n’a en fait plus besoin que d’enceintes actives pour remplacer toute une installation stéréo haut de gamme – du moins si l’on peut se passer de sources analogiques. Car ce multitalent peut également faire office de préamplificateur grâce à son réglage de volume de haute qualité. De nombreuses entrées numériques attendent à l’arrière du boîtier en aluminium de type coffre-fort. En plus de l’USB, on trouve également des connexions AES/EBU, optiques et coaxiales S/PDIF. Toutes les entrées, à l’exception de TOSLink, permettent même l’injection de DSD via DoP. En ce qui concerne le DSD, la tradition de Playback Designs remonte au-delà de la fondation de l’entreprise, au siècle dernier. An- dreas Koch, un Suisse qui vit maintenant aux États-Unis, a joué un rôle déterminant dans le développement du SACD chez Sony. Il connaît donc le format de données mieux que quiconque. Son partenaire de Cologne, Bert Vogt, apporte avec son bagage de studio l’expérience nécessaire du côté des circuits analogiques. L’équipe de deux personnes dispose ainsi d’un trésor d’expérience que certaines grandes entreprises ne possèdent pas.En ce qui concerne le double DAC différentiel, le MPS-6 utilise des puces FPGA librement programmables et, au lieu des circuits PPL conventionnels pour la synchronisation, l’expert numérique Koch utilise le système PDFAS (Playback Designs Frequency Arrival System). Il veut ainsi éliminer les perturbations dues au jitter qui se glissent lors du transport des signaux – et ce indépendamment de la source numérique.Avec le module Stream-X2, le MPS-6 reproduit le son PCM jusqu’à 364 kHz ou DSD256. Les services de musique en ligne populaires Tidal, Qobuz, Deezer et vTuner peuvent également être utilisés en combinaison avec les applications mconnect (voir encadré). Ceux qui le souhaitent peuvent également utiliser le MPS-6 via l’entrée USB-B sur un PC équipé de Windows (à partir de la version 7) et d’un logiciel de lecture compatible ASIO comme JRiver. L’utilisation avec un Mac (à partir de OS X 10.6.6) est également possible – et ce même sans installation de pilote. Le DSD256 ou le DSD128 natifs sont alors possibles via DoP.Lors du test d’écoute, nous avons eu un problème de luxe avec le lecteur noble en ce qui concerne le choix des sources. Il est rare d’avoir autant de possibilités dans un appareil qui, comparé à une voiture compacte d’un prix similaire, semble minuscule. En revanche, le plaisir d’écoute était réciproque. Peu importe ce que nous faisions avec le MPS-6 : Le son était tout simplement magnifiquement authentique. Cela ne s’est pas seulement traduit par une fidélité extrême des couleurs sonores.Aujourd’hui, on peut trouver de la neutralité pour un budget moindre. Mais ce souffle délicat de voix comme celle de Sara K., qui fait se dresser les poils de la nuque des audiophiles, justifie un tel investissement dans des biens matériels comme le MPS-6.Qu’il s’agisse d’un CD, d’un SACD ou d’un streaming, il y avait toujours quelque chose d’aristocratique dans le son – une reproduction extrêmement authentique, totalement éloignée du quotidien acoustique, pleine de détails subtils et d’informations spatiales autour des corps sonores reproduits en relief. En d’autres termes, ces subtilités dont les amateurs ne se lassent pas, mais qui sont généralement plus ou moins perdues dans la reproduction hi-fi. En combinaison avec les B&W 801 D4, cette performance captivante avait déjà quelque chose d’un studio d’enregistrement. Et il s’est passé beaucoup de choses en termes de dynamique. La prestation débordait de dynamisme et d’assise dans les basses. Oui, là où fleurit cet edelweiss, c’est le sommet.Pour être franc, les appareils hi-fi aussi coûteux, qui doivent une fois de plus bouleverser le monde du son, me laissent toujours légèrement sceptique. Surtout lorsque, comme dans ce cas, l’utilisation semble un peu compliquée par endroits. Mais ce que le MPS-6 propose en termes de son réduit l’écart entre le live et la conserve de manière enthousiasmante. Heureusement, je suis un peu snob en ce qui concerne les véhicules, c’est pourquoi je peux m’abstenir de faire des comparaisons du genre “on a déjà une voiture pour ça”.
01/09/2022 | Audio.de sur le PLAYBACK DESIGNS MPS-6 |
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