Étant donné que l’article rédigé en français à propos de ces enceintes est parti en fumée avec les archives de notre précédent hébergeur, et que l’actuel distributeur de la marque me harcèle régulièrement pour que je réédite mon ancien article, je prends le temps de réécrire aujourd’hui quelques mots à propos des fameuses Vivid G1 Spirit (G1S). Elles restent encore d’ailleurs le sommet de la gamme du manufacturier sud-africain. Elles sont donc a priori toujours d’actualité…
Ça fait un peu de temps (six années en fait) que les G1S occupent ma salle d’écoute. L’excitation des premiers jours est donc retombée il y a bien longtemps, et cet article visera davantage à expliquer pourquoi les Spirit sont toujours mes enceintes principales plutôt qu’à faire part d’un enthousiasme béat.
Ce n’était d’ailleurs pas gagné d’avance car, lorsque j’avais signé pour le banc d’essai de ces enceintes en 2017, Philip Guttentag (CEO de Vivid Audio) m’avait demandé la finition et la couleur que je désirais. Ça sentait le traquenard à plein nez et j’avais répondu du tac au tac « Sahara matte ». Cela changeait radicalement de ma propre paire de Vivid G1 en Pearl White. Et je me suis dit : avec une couleur aussi peu sexy, aucun risque de craquer pour le nouveau porte-étendard de la marque !
Il faut dire que ces G1 en blanc laqué ont été les seules enceintes (à l’exception peut-être d’une paire de Triangle Quatuor en finition acajou laqué) à susciter un réel enthousiasme chez mon épouse. Elle les trouvait absolument magnifiques. En fait, je pense qu’elle en était encore plus raide dingue que moi… Et lorsqu’elles sont arrivées, mon épouse s’est immédiatement enquise de savoir si les Pearl White allaient bien rester chez nous.
Par ailleurs, j’ai passé quelques mois à me demander comment je pouvais écrire quelque chose de franchement positif à propos des Spirit alors que j’appréciais davantage le son de mes Vivid G1 originelles. Dans la presse écrite traditionnelle, ou chez certains influenceurs spécialistes du déballage de cartons, on ne s’embête généralement pas avec ce genre de considérations et autres interrogations existentielles (« Spirit or not Spirit ? ») puisque les produits restent trop peu de temps pour qu’on se pose ce genre de questions.
Et puis Vivid Audio mettra très difficilement à disposition une paire de G1 Spirit, qu’il faut expédier depuis Durban dans deux caisses pesant au total un peu moins de 300 kg, pour un simple banc d’essai, en tout cas pas pour un média français… Mon cas personnel était quelque peu différent, car j’étais déjà client de la marque depuis longtemps, ayant acquis successivement les Oval K1, puis les Giya G1. Et puis j’avais visité deux fois l’usine de Durban, avec des reportages à la clé.
Bref, j’avais un statut particulier, et je me retrouvais cette fois-ci clairement dans l’embarras, avec une paire d’enceintes couleur caca d’oie qui marchaient moins bien que mes G1 standard.
Voilà une entrée en matière un peu abrupte pour un banc d’essai d’enceintes acoustiques, mais au moins cela correspond à du vécu, et pas à un copier-coller de formules convenues et inintéressantes au possible. J’espère sincèrement que vous l’apprécierez à sa juste valeur.
Mais ne vous emballez-pas, ce n’est pas non plus un roman de gare, et jouer les intrigants n’a jamais été mon fort. Je saborde ainsi tout le suspense d’entrée de jeu en vous avouant n’avoir jamais autant peiné à faire fonctionner une paire d’enceintes. Cela a pris un temps quasi infini pour un audiophile qui espère tirer la quintessence d’un joujou à plus de 90k€… pas loin de cinq mois !
J’ai durant cette période adressé de nombreuses prières aux divinités du rodage, j’ai déplacé les enceintes méthodiquement dans la pièce, changé les orientations pour les faire croiser avant ou après le sweet spot, changé les pieds Téflon des enceintes pour les pointes de découplage qui sont également livrées avec…
Dans l’intervalle, Philip Guttentag, qui est un saint, est passé chez moi, a ouvert les filtres, revu les soudures, changé les borniers : rien n’y a fait. Le son était plus charpenté, avec davantage d’assise dans le grave, mais je perdais une bonne partie de la clarté propre à mes G1, et qui était au demeurant un des principaux atouts de ces enceintes…
Ce n’est qu’au bout de cinq mois de scepticisme et de vaines tentatives que m’est venue l’idée de remplacer les pieds Téflon, non pas des enceintes, mais de leur filtre externe par les pointes de découplage. Le résultat ne s’est point fait attendre et j’ai enfin pu prendre conscience des améliorations apportées par le très haut de gamme de la série Giya.
Je me suis senti un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt (ma réputation d’expert a pris une sacrée claque au passage), mais personne chez Vivid n’avait eu non plus l’idée que le problème pouvait provenir du filtre externe. J’en ai reparlé dernièrement avec Laurence Dickie lors de l’édition 2023 du salon de Munich, et Laurence n’avait pas non plus idée qu’on pouvait rencontrer ce type de problème.
En fait, les filtres qui sont placés à l’intérieur des enceintes pour tous les autres modèles produits par Vivid Audio ne sont pas exposés directement aux vibrations transmises par le sol. Mais dans le cas des filtres externes des Spirit, mon parquet transmettait toutes les vibrations aux coffrets dont la surface de contact des pieds avec le sol était trop importante.
La substitution des pieds par les pointes de découplage et leurs contrepointes a ainsi changé radicalement la donne. Comme quoi on peut passer totalement à côté du potentiel d’une enceinte à cause de ce genre de détail. Voilà en tout cas une démonstration de l’impact que peuvent avoir les vibrations du sol sur les composants d’un filtre d’enceintes. C’est loin d’être négligeable !
Une fois ce problème adressé, que dire à propos de la couleur si particulière de ces enceintes ? Finalement, elle vire au bronze ou au doré en fonction de l’exposition et de la luminosité. C’est plutôt joli, bien que leurs formes ne ressortent pas avec autant de netteté que les versions en blanc laqué.
Vous comprendrez donc que le piège était long à se refermer, mais une fois pris dedans, il me fût impossible de les laisser repartir. J’ai vendu ma paire de G1 assez rapidement et ai acquis la paire de G1 Spirit qui m’avait été confiée en prêt.
Livrons-nous maintenant à un descriptif technique des G1 Spirit ou G1S
Déjà, elles ont des proportions différentes des anciennes G1, moins grandes et plus larges. Le tweeter était positionné un peu trop haut sur les G1 originelles et il se trouve dorénavant plus à hauteur d’oreille. Elles mesurent ainsi 1,60 m (soit 11 cm de moins que les précédentes G1) sur 44 cm de largeur. La profondeur reste toujours aussi élevée avec un maximum de 82 cm.
L’autre spécificité des G1S est de ne pas embarquer de filtre passif mais de pouvoir recourir soit à un filtre passif externe (disponible en option), soit à un filtre actif 4 voies. Elles reprennent ainsi le mode de fonctionnement des B&W Nautilus qui devaient nécessairement être connectées à un filtre actif et quatre canaux d’amplification par enceinte.
Dans le cas de la G1S, Dickie a eu la courtoisie de proposer son filtre passif en option, ce qui représente un choix quand même moins onéreux que d’alimenter la paire de G1S par 8 blocs d’amplification monophoniques ou 4 blocs stéréo. À signaler toutefois que le filtre et ses 4 borniers d’entrée n’autorise pas le bi-câblage, les borniers des aigus devant systématiquement rester connectés via des cavaliers aux borniers des basses fréquences.
Le design des G1S évolue dans la continuité des précédents modèles. Les Spirit adoptent un schéma 4 voies bass reflex avec deux woofers latéraux pour le grave. La course à l’armement en matière de moteurs se poursuit pour culminer sur ce modèle survitaminé à 2 Tesla de puissance totale, ce qui est gigantesque…
Le vaisseau amiral bénéficie ainsi d’une section de grave beaucoup plus musclée. Le nouveau woofer C225-100 a nettement plus de puissance. Il utilise une toute nouvelle structure moulée sous pression avec une bobine mobile dont le diamètre est passé de 75 mm à 100 mm et dont la longueur a augmenté de 50 % par rapport au woofer de la G1 d’origine.
L’augmentation du flux magnétique permet une excursion linéaire plus élevée de 30 % et double la dissipation de chaleur. Les nouveaux woofers disposent donc de deux fois plus de puissance, une plus grande excursion, une bobine mobile de plus grand diamètre et des aimants en néodyme presque deux fois plus grands que ceux des woofers de la Giya G1.
Les aimants ne sont d’ailleurs plus positionnés derrière la bobine mobile mais sont directement encapsulés pour un meilleur transfert de flux.
Le haut-parleur de bas-médium C125-75 représente également une belle avancée par rapport à l’ancienne unité C125S. Il était presque obligatoire de redéfinir ce transducteur compte tenu de la gestion accrue de la puissance des haut-parleurs de grave. Ce haut-parleur de 125 mm, renforcé par l’emploi de carbone, est donné pour avoir un premier mode de fractionnement au-dessus de la barre des 10 kHz (alors que le haut-parleur de la G1 standard l’atteignait à 4,2 kHz).
Ayant décidé d’opter pour une plus grande bobine mobile de 75 mm, il a semblé logique à Laurence Dickie de renforcer le cône et d’inclure des arceaux en carbone. Changer la topologie des aimants pointant sur une structure radiale adjacente à la bobine était aussi un moyen d’augmenter la synergie avec les woofers latéraux.
Les nouvelles unités D26k et D50k, déjà utilisées dans l’enceinte bibliothèque collector « B1 Decade », remplacent les anciens haut-parleurs médium-aigus des G1. Les principaux changements concernent les grilles de protection et le filtrage, la forme caténaire du dôme étant par ailleurs inchangée.
Le filtrage a en effet été entièrement revu et placé dans un boîtier dédié en fibre de carbone. Les nouvelles topologies de filtrage sont mises en œuvre avec de nouveaux composants présentant un comportement thermique amélioré.
Dickie n’a utilisé que des inducteurs à noyau d’air en cuivre OFC à 99,9 % de haute qualité (aucun inducteur à noyau de fer n’y est utilisé, car ils pourraient entraîner des problèmes de saturation du son). Des condensateurs en polypropylène de haute qualité, un câblage de qualité point à point Van den Hul (soudé directement dans le circuit) et une soudure contenant de l’argent de haute qualité sont également utilisés.
Tout en étant assez similaire au filtre des précédentes G1, suivant la même conception Linkwitz-Riley de quatrième ordre, le nouveau filtre est moins tolérant en raison des caractéristiques des nouveaux transducteurs carbones C225/100 et C125/75.
Le fait d’utiliser un filtre externe permet d’ajouter dans le bas du coffret de l’enceinte deux couches supplémentaires d’entretoises composites à peau de carbone usinées par machine à commandes numériques, et rendant l’armoire encore plus rigide.
Rappelons que les haut-parleurs Giya d’origine étaient constitués d’un composite à noyau de balsa pris en sandwich entre des clayettes de fibre de verre en croisillons. Un processus spécifique d’infusion sous vide permettait d’appliquer de la résine sur toute la structure du coffret qui était renforcée par dix grilles en fibre de verre placées latéralement tous les six pouces à l’intérieur de la Giya G1.
Selon Philip Guttentag, ces nouveaux renforts en carbone de la G1S sont plus légers et s’intègrent beaucoup mieux à la forme interne incurvée des enceintes. Ces nouveaux croisillons sont désormais directement fabriqués en interne (alors que les anciennes grilles en fibre de verre étaient fabriquées en Chine).
Philip Guttentag m’a également confié qu’il avait été impressionné par l’impact de la nouvelle caisse sur le résultat sonore global des G1S. « Lorsqu’on utilise des haut-parleurs découplés et à très faible distorsion, l’ébénisterie devient d’autant plus un élément déterminant des performances acoustiques de l’enceinte ».
En fait, l’ébénisterie des Spirit se comporte différemment de celle de mes Giya G1. En tapotant le cabinet, les Spirit renvoient une plus grande sensation d’inertie et d’absence de résonance, la caisse semblant encore plus rigide et plus lourde que celle des G1 originelles.
C’est un véritable exploit car le précédent rapport rigidité/masse était déjà assez élevé, voire inégalé sur le marché des enceintes haut de gamme.
Le centre de gravité semble s’être abaissé et les G1S ont l’air nettement plus stables sur mon parquet alors qu’il était vraiment obligatoire d’ajuster très précisément les pieds en Téflon de ma précédente paire de G1 pour la stabiliser complètement.
Bien évidemment, le réglage minutieux des six pieds des G1S reste un facteur de mise au point important qu’il convient de ne pas négliger.
Les tubes coniques des haut-parleurs à dôme (D26k et D50k) ont également été repensés pour obtenir une ligne de transmission à absorbeur moulé monobloc. Par rapport à la version précédente, ils sont plus légers en masse et stockent par conséquent moins d’énergie, ce qui entraîne une meilleure atténuation des ondes stationnaires.
Le fonctionnement reste néanmoins le même : un trou conique au centre de la pièce polaire couple en douceur le diaphragme à un tube conique exponentiellement amorti par fibre textile. Ce tube agit comme une charge acoustique idéale, étant complètement exempt de résonance ou de réflexion.
Le tube à conicité exponentielle se comporte à peu près comme un tube rectiligne mais occupe environ un tiers du volume requis par un tube ordinaire. Lors de l’ajout du matériau d’amortissement, qui est naturellement comprimé par l’extrémité étroite du tube, il résulte une performance globale qui dépasse en fait celle d’un tube parallèle.
Le bilan
Je ne suis pas du genre à lâcher la proie pour l’ombre et je ne change pas si fréquemment d’enceintes acoustiques. Cela explique en premier lieu pourquoi les Vivid G1S sont toujours mes enceintes de référence.
Si certains changent plus souvent pour découvrir de nouvelles propositions, mon statut de chroniqueur me permet de tester d’autres enceintes sans pour autant passer par un acte d’achat. Et puis au bout d’un certain temps, la curiosité s’émousse et l’insatisfaction chronique disparaît peu à peu.
Cela ne veut pas dire que l’on soit devenu plus sage ou raisonnable, mais tout simplement qu’on a sans doute dépensé suffisamment pour que le graal ou l’idéal sonore paraisse moins inaccessible.
Mais il y a certains aspects des G1S qui motivent également mon attachement à ces enceintes :
Je citerais en premier chef leur très bas niveau de distorsion : il est possible d’écouter fort, à niveau réaliste, sans être incommodé. Il n’y a qu’en écoutant à volume réaliste qu’on arrive d’ailleurs à recréer l’illusion d’être au concert. Peu d’enceintes peuvent vous permettre finalement d’obtenir cette sensation, et à condition que l’acoustique de votre salle d’écoute le permette.
Comprenez par là qu’il est dommage de porter son dévolu sur une paire de G1S si l’environnement acoustique que vous leur offrez est inadapté. La très faible distorsion autorise aussi (c’est un peu selon moi la particularité des enceintes Vivid Audio) d’écouter la plus grande diversité musicale avec le même niveau de plaisir.
Cela peut paraître anodin mais cela ne l’est pas tant que ça. Souvent, une paire d’enceintes sera plus à l’aise avec certains genres musicaux que d’autres. Vous pourrez par exemple avoir des enceintes très à l’aise avec du rock ou de la pop, et se montrer tout à fait inexpressive sur de la musique de chambre.
À l’opposé, certains haut-parleurs pourront restituer une atmosphère particulièrement vivante et pleine de finesse sur une sonate pour violon ou un quatuor à cordes, et partir en vrille lorsque vous passez à de la musique électronique ou du hard-rock.
Combien d’audiophiles incriminent la musique elle-même, voire la qualité de l’enregistrement pour expliquer l’inconfort d’écoute de leur système à un moment donné ? Avec les G1S, il est extrêmement rare de s’ennuyer à leur écoute, quel que soit le genre musical ou la qualité de l’enregistrement.
Il est tout aussi rare de ressentir une gêne à l’écoute du fait d’un niveau de pression sonore trop élevé ou d’un enregistrement trop compressé. Cela permet en fait de relativiser quelques idées reçues, et de constater à quel point la distorsion d’un haut-parleur peut pénaliser la performance globale d’une chaîne hifi.
Je citerais en second leur facilité d’utilisation. Avec 92 dB de sensibilité et une courbe d’impédance assez simple à gérer pour des enceintes de cette gamme, les G1S ne sont clairement pas des enceintes compliquées à amplifier.
Pour un testeur de matériel, c’est assez inespéré et les G1S peuvent tout aussi bien encaisser les très fortes puissances d’amplifications à transistors comme se satisfaire de puissances beaucoup plus modestes d’amplificateurs à tubes single ended.
Il leur faut cependant un minimum d’apport en courant pour fonctionner au mieux. Mais des amplificateurs comme le Mastersound Gemini avec ses 2 x 25 W en mode triodes ou mes blocs Coincident Speaker Technology 845 Turbo (2 x 28 W) les ont fait fonctionner divinement bien.
Aucun problème pour y coller des monstres comme mes anciens blocs Luxman M800a délivrant 240 W en classe A en liaison BTL, ou bien encore des amplificateurs Brinkmann ou des petits classe D SPEC de 50 W par canal.
Les seules mauvaises associations ont été en général les amplificateurs à base de module IcePower ou Hypex à propos desquels je me suis toujours demandé où pouvait aller toute la puissance revendiquée. Bref, des enceintes plutôt simples à faire fonctionner du moment qu’on dispose d’un peu de capacité en courant.
Si on doit prendre en compte le fait qu’elles peuvent être reliées aussi bien à un filtre passif qu’un filtre actif avec multi-amplification dans une décision d’achat, alors je pense que cette option coûteuse de relier les G1S en actif à une amplification 8 canaux ne peut être considérée que si l’on dispose déjà d’un tel équipement.
En effet, le filtre passif conçu par Laurence Dickie est déjà tellement bon que la somme à débourser pour aller au-delà en actif me semble faramineuse.
J’ai pu tester les G1S avec un gros amplificateur home cinéma, un filtre Monacor, et les câbles HP que m’avait prêtés Laurence Dickie à cet effet (et oui, il faut 4 paires de câbles HP reliées côté enceintes à un connecteur speakon).
Le résultat s’est avéré franchement moins bon que ce que je pouvais obtenir en passif avec un meilleur amplificateur stéréo et une seule paire de câbles.
Même en utilisant l’amplificateur home cinéma sur deux seuls canaux reliés en passif, le résultat avait été meilleur qu’en actif. Bref, pour espérer une franche amélioration par rapport au mode passif, je pense qu’il faut sacrément élever la note, dans des mesures sans doute déraisonnables, peut-être en passant d’une paire de Nautilus aux G1S par exemple.
La dynamique et l’absence de compression
Pour aborder un aspect plus subjectif, c’est l’absence de compression et leur dynamique élevée qui me font aimer mes Vivid G1 Spirit. On va trouver bien évidemment ces caractéristiques chez les autres enceintes présentes au catalogue du constructeur sud-africain.
Mais les Spirit diffèrent en ce sens qu’on n’a plus l’impression d’atteindre à un moment donné les limites de l’enceinte. Pour obtenir cela, il faut habituellement se diriger vers une solution haut rendement comme les AvantGarde Trio par exemple, avec leurs énormes BassHorns.
Mais cela devient beaucoup plus compliqué à régler tandis que les G1S offrent ce déferlement de dynamique très simplement.
En matière de timbres et de naturel, les Trio G3 vont sans doute un peu plus loin, mais la note est autrement plus salée et l’encombrement également plus difficile à gérer dans une salle de taille moyenne.
Les Trio G3 ont cette capacité à reproduire une scène sonore très naturelle, particulièrement lorsqu’elles sont utilisées en actif avec leur amplification intégrée. Mais les G1S ont aussi une capacité incroyable à reproduire cette tension, cette énergie viscérale que peut engendrer la musique.
Là, aucun produit concurrent que je connaisse n’arrive à faire aussi bien, sauf peut-être les Kii Three + BXT. En revanche, on bascule alors dans un monde où tout est embarqué dans l’enceinte, sans possibilité de rien changer à part la source numérique…
Un résumé de l’expérience
Si je devais faire un portrait robot des Vivid Giya G1S, je pourrais mélanger les caractéristiques d’une grosse paire d’AvantGarde et celles d’une paire de JBL Everest par exemple. C’est ce qui me vient à l’esprit en termes d’analogies.
Mais au-delà de l’excellence sonore, le très haut de gamme Vivid Audio reste avant tout une Vivid !
J’entends par là que c’est une enceinte qui ne ressemble à aucune autre. Robert Trunz, ex-patron de B&W, avait demandé à Laurence Dickie lorsqu’il travaillait encore pour la célèbre firme anglaise, de concevoir une enceinte qui ne ressemblerait pas à une enceinte.
C’est ainsi qu’était née la Nautilus, puis quelques années plus tard les premières Vivid Audio. Acheter une Vivid, c’est un peu acheter une part de l’histoire du haut-parleur. D’ailleurs, la Nautilus est toujours exposée au MOMA de New York.
C’est aussi acheter un objet qui a une âme, rare enceinte fabriquée sur le continent africain, et bien plus audacieuse dans sa conception que la majorité des produits concurrents.
La G1S représente selon moi l’essence de ce que je viens d’écrire à propos de Vivid.
C’est LA grosse enceinte du constructeur, celle qui vous catapulte en permanence dans la salle de concert, sans que l’expérience d’écoute paraisse homothétique, c’est-à-dire sans qu’elle se réduise à une version miniature de l’écoute live.
Les G1S vous offrent la musique grandeur nature, et c’est pour cela qu’elles sont toujours chez moi depuis 6 ans.
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